On ne peut pas limiter les besoins actuels à la construction d’ouvrages neufs ; de nouvelles exigences poussent de plus en plus à réhabiliter ou restructurer les ouvrages existants.
Les motivations qualitatives et économiques des maîtres d’ouvrage ou des simples propriétaires individuels conduisent à des besoins d’évolution en termes de sécurité, de confort, de santé, de fonctionnalité, de qualité des prestations et durée de vie, de considérations économiques d’exploitation et de coût de maintenance.
Un projet de réhabilitation-rénovation consiste bien à se projeter dans le futur à partir des constats et des contraintes du présent. Cela implique toujours une prise en compte de facteurs nombreux, complexes et interdépendants. Ils sont d’ordre technique, et dominants lorsqu’il s’agit de réhabiliter un pont au mode de suspension original.
Ils sont aussi d’ordre environnemental, et essentiels dans le cas de rénovation de bâtiments nucléaires ou de la réhabilitation de sites pollués.
Ils sont toujours d’ordre humain et social, car restructurer une prison ou un hôpital, c’est repenser le bâtiment en termes de fonctionnalité pour les services et les personnels qui y travaillent mais surtout c’est avoir pour objectif le respect de l’usager final.
Quel que soit le secteur d’application de la rénovation (industriel, tertiaire, logement…), une opération de rénovation présente toujours des particularités et des contraintes spécifiques : il s’agit en effet d’interventions techniques sur des bâtiments existants, ce qui signifie, d’une part, que l’on n’en connaît pas toujours en détail les principes de construction, et, d’autre part, qu’ils sont dans la majorité des cas occupés.
Dès lors, l’objectif de telles interventions doit être une amélioration de l’existant sans mise en péril du bâti ou des installations techniques existantes et sans interruption majeure de l’activité qui s’y déroule. Il faut ajouter à cet enjeu majeur deux types de contraintes :
- d’abord, la sécurité des personnes vivant ou travaillant sur ces sites pendant le déroulement des travaux ;
- ensuite, le contrôle des budgets et des délais des projets, alors même que les paramètres qui les déterminent sont souvent difficilement identifiables et maîtrisables.
Les réhabilitations nécessitent donc, dès la phase de conception, des approches et des méthodes de travail spécifiques, afin de pouvoir anticiper et gérer au mieux les risques techniques, économiques et humains qu’elle peuvent générer.
Le choix de solutions de réhabilitation ou de rénovation, leur conception et leur mise en œuvre nécessitent la prise en compte et la maîtrise de processus et de contraintes spécifiques.
POURQUOI L’INGENIERIE ?
Avant tout, sans doute, parce que concevoir, étudier et gérer la complexité est son métier.
Plus concrètement, parce que nous apportons notre savoir-faire et nos connaissances à chaque étape, de l’amont, avec l’élaboration des diagnostics qui servent à identifier les diverses contraintes puis à fixer les exigences, au management du projet, à la direction des travaux et à l’assistance à la mise en service.
Qu’attendons-nous de l’ingénierie ?
Certainement tout le monde s’attend tout de l’intelligence de l’équipe de conception, prise dans toute l’acceptation du terme.
Dans ce contexte, l’ingénierie doit bien sûr apporter ses compétences habituelles en termes de techniques, d’analyses fonctionnelles, mais également et surtout participer et souvent piloter la synthèse technique et architecturale.
Car même une simple rénovation purement technique conduit à reconsidérer les conditions d’usage et de vie dans le bâtiment, et on se trouve bien là me semble-t-il dans le champ de compétence de l’architecte, qui doit donner un sens à l’objet.
Ce dont nous avons besoin lors d’un projet de réhabilitation ou de rénovation, c’est donc d’une ingénierie sensible et intelligente, à l’écoute des véritables besoins des différents secteurs.