En France, presque 2 bâtiments sur 100 sont remplacées tous les ans !
étude du parlement européen.
La durée de vie d’un bâtiment
La durée de vie d’un bâtiment est un facteur clé dans une approche de développement durable. La durée de vie d’un bâtiment résidentiel de manière globale est entre 70 et 100 ans (50 ans en moyenne pour tout type de bâtiment selon l’INSEE ) mais cela varie selon plusieurs critères qui ont une influence sur la pérennité d’un bâtiment :
- La qualité de la mise en œuvre
- La fréquence d’opérations de maintenance et d’entretien (et le budget alloué)
- La typologie de bâtiment
- Le contexte environnant
- Le développement socio-économique
- La démographie
Au-delà des questions de préservation de patrimoine ou de l’environnement, le fait de recycler un bâtiment au lieu de le démolir pour reconstruire peut aussi représenter une occasion de réduire les coûts du chantier, à brève ou plus longue échéance.
Afin de prolonger la durée de vie d’une bâtisse, il faut penser en amont des projets flexibles dont l’architecture peut s’adapter aux changements des besoins de ses habitants.
De façon instinctive, il semblerait que les logements collectifs soient la forme architecturale la plus éloignée d’un modèle de bâtiment flexible ou évolutif, à l’inverse, les bâtiments industriels constitueraient des modèles architecturaux adaptables et modifiables à souhait. Malheureusement, les friches industrielles ont longtemps été perçues par les villes comme de simples gisements fonciers
A partir des retenues, des principes simples permettent de réaliser un bâtiment adaptable et évolutif. Des solutions existent, à plusieurs échelles du projet, pour favoriser d’éventuelles transformations.
Comment concevoir un projet de déconstruction ?
Envisager dès la conception du projet la déconstruction du bâtiment signifie :
- Concevoir la structure, le gros-œuvre et le second œuvre de façon à ce qu’ils génèrent une organisation spatiale qui puisse répondre aux besoins évolutifs des occupants;
- Permettre la modification ultérieure de l’enveloppe (en tout ou en partie) et de la division des espaces internes au bâtiment sans impact important sur la structure et le gros-œuvre;
- Anticiper la modification et le remplacement des équipements techniques sans dégradation des autres couches de durabilité, avec un minimum d’incidence sur l’utilisation du bâtiment;
- Intégrer la possibilité d’entretenir, réparer, démonter et remplacer les aménagements sans altération des autres composantes du bâtiment, en générant un minimum de déchets.
- Etudier les détails, les assemblages et la modularité en vue d’atteindre les objectifs précités.
- Permettre, en fin de vie, le démontage, le remplacement, la réutilisation ou le recyclage de chaque élément constitutif du bâtiment.
Avant toute autre considération, il convient de s’interroger sur la fonction du bâtiment et la taille et les qualités des espaces intérieurs qu’il renfermera.
En règle générale, les solutions structurelles limitant le nombre et/ou l’emprise des éléments d’appui intérieurs au volume bâti sont celles qui offrent la plus grande palette de possibilités d’aménagement intérieur : on se rapproche alors du plan libre. Typiquement, les éléments à grande portée augmentent la distance entre appuis (colonnes ou murs) et augmentent ainsi la flexibilité de division interne du bâtiment en espaces et/ou fonctions distinctes. Le passage des gaines et conduites est également facilité dans les constructions en ossature, même si un soin particulier doit être apporté afin de ne pas percer les éventuels pare vapeurs.
Il en va de même pour la flexibilité selon l’axe vertical : les structures de plancher intermédiaires composées d’éléments démontables ou faciles à percer augmentent le potentiel de réaménagement des espaces entre différents étages du bâtiment (pouvant aller jusqu’à unir plusieurs étages d’un bâtiment en un nouveau volume interne). Sur ce plan, les systèmes à ossature et poteaux-poutre offrent une plus grande flexibilité que les solutions massives.